Le bilan de compétences est aujourd’hui reconnu comme un outil stratégique dans le parcours professionnel. Accessible à tous, il offre une pause structurée dans la vie professionnelle, permettant de prendre du recul et de mieux se connaître pour mieux se projeter. Il s’adresse aussi bien aux salariés du privé qu’aux fonctionnaires, indépendants, demandeurs d’emploi ou personnes en transition.
Mais quand faut-il faire ce bilan ? Quels sont les moments clés qui justifient cette démarche ? Voici un tour d’horizon des situations où le bilan de compétences prend tout son sens.
Lors d’une insatisfaction professionnelle persistante
L’un des signes les plus fréquents est une insatisfaction latente vis-à-vis de son emploi. Cela peut se manifester par une perte de motivation, un sentiment de stagnation ou une impression de désalignement entre ses valeurs personnelles et celles de l’entreprise.
Selon une étude menée par l’APECITA, 15 % des personnes interrogées expriment un besoin de meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, tandis que 11 % dénoncent des conditions de travail qu’elles jugent trop difficiles. Ces chiffres traduisent une réalité : de plus en plus d’actifs ressentent un mal-être au travail sans forcément savoir comment y remédier.
Un bilan de compétences permet de mettre des mots sur ces ressentis, d’analyser objectivement la situation, et surtout de trouver des pistes concrètes d’évolution ou de réorientation.
En préparation d’une reconversion ou d’une évolution de carrière
Dans un monde professionnel en perpétuelle mutation, les parcours linéaires appartiennent au passé. Aujourd’hui, il est devenu courant de changer plusieurs fois de métier au cours de sa vie.
Selon une étude de France Compétences publiée en 2023, 66 % des personnes en reconversion ont bénéficié d’un accompagnement professionnel et près de 60 % ont suivi une formation pour réussir leur transition. Le bilan de compétences, dans ce contexte, devient un tremplin essentiel : il aide à clarifier un nouveau projet professionnel, à identifier les compétences transférables et à déterminer les formations nécessaires.
C’est une démarche particulièrement recommandée lorsque vous ressentez le besoin de redonner du sens à votre travail, ou lorsque vous envisagez une mobilité interne ou externe.
Après une période d’absence prolongée
Un congé maternité, une maladie longue durée, un congé sabbatique ou même un tour du monde peuvent constituer une pause bienvenue dans un parcours. Mais ces périodes de recul sont souvent suivies d’un retour au travail délicat, voire d’une remise en question.
Le bilan de compétences intervient ici comme un outil de réintégration progressive. Il permet de :
- faire le point sur ses acquis,
- évaluer d’éventuels écarts avec les évolutions du secteur,
- envisager une reprise d’activité sereine ou même une nouvelle direction.
L’organisme Orient’Action souligne que de plus en plus de jeunes parents sollicitent un bilan après un congé parental, afin de réconcilier ambitions professionnelles et nouvelle vie familiale.

En anticipation d’une restructuration ou d’un licenciement
Les mutations économiques, les fusions ou les réorganisations internes créent parfois un climat d’incertitude pour les salariés. Lorsque l’on sent venir une restructuration, il est judicieux de prendre les devants.
Le bilan de compétences permet alors de :
- se repositionner sur le marché de l’emploi,
- préparer une reconversion,
- sécuriser son parcours.
Le Comité Social et Économique (CSE) peut aussi jouer un rôle important en proposant des accompagnements spécifiques dans ce type de situation. Selon le site Emiles, certaines entreprises incluent même le bilan de compétences dans les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE).
À l’occasion de l’entretien professionnel obligatoire
Depuis la réforme de la formation professionnelle de 2014, tout salarié doit bénéficier d’un entretien professionnel tous les deux ans. Il s’agit d’un moment clé pour discuter de vos aspirations, de vos besoins en formation, et de vos perspectives d’évolution.
Cet entretien est également un déclencheur idéal pour envisager un bilan de compétences, notamment si :
- vous sentez que vos missions ne correspondent plus à votre profil,
- vous souhaitez évoluer sans savoir comment vous y prendre,
- vous avez besoin d’un accompagnement pour formuler un projet professionnel clair.
Tous les six ans, l’employeur doit réaliser un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié. Si aucune formation n’a été suivie, des sanctions peuvent s’appliquer à l’entreprise, notamment en termes de CPF. C’est donc dans l’intérêt mutuel du salarié et de l’employeur de recourir à cet outil.
Pour les travailleurs indépendants et les fonctionnaires
Contrairement à une idée reçue, le bilan de compétences n’est pas réservé aux salariés du privé. Il est également accessible aux travailleurs indépendants, à condition qu’ils aient cotisé à la formation professionnelle via l’URSSAF.
Ils peuvent, tout comme les salariés, mobiliser leur Compte Personnel de Formation (CPF) pour financer le bilan.
Les agents de la fonction publique — territoriale, hospitalière ou d’État — peuvent également en bénéficier. Selon le site Service-Public.fr, le bilan peut être pris en charge dans le cadre du plan de formation ou du CPF, à condition d’obtenir l’accord de l’administration.
Pour renforcer la confiance en soi et mieux se connaître
Au-delà des situations professionnelles classiques, le bilan de compétences peut aussi répondre à un besoin plus personnel : celui de se reconnecter à ses valeurs, ses envies, ses talents.
Dans un contexte où l’épuisement professionnel et le bore-out sont de plus en plus fréquents, il est crucial de retrouver du sens dans son quotidien professionnel.
Le bilan est aussi un levier puissant pour :
- mieux valoriser ses compétences,
- prendre conscience de ses forces,
- identifier ses moteurs personnels.
Il constitue une véritable introspection, utile à toutes les étapes d’une carrière.
Le bilan de compétences est un outil polyvalent, accessible et hautement bénéfique, que l’on soit en poste, en transition, en réorientation ou simplement curieux de faire un point sur soi-même. Il ne s’agit pas seulement de diagnostiquer des compétences techniques, mais bien de réfléchir en profondeur à votre avenir professionnel, à vos motivations et à votre équilibre de vie.
Il est recommandé de ne pas attendre une crise pour le réaliser. L’anticipation est souvent la clé d’un parcours épanouissant.
Si vous vous reconnaissez dans l’une des situations évoquées, peut-être est-il temps pour vous de franchir le pas — pour construire un projet professionnel en phase avec qui vous êtes vraiment.




